CS Pays Vert Ostiches Ath : site officiel du club de foot de Ostiches - footeo

28 août 2018 à 07:21

L'Avenir-Quand un Mercier en supplée un autre

Samedi, le Pays Vert a été battu 0-2 par Aische à l’issue d’un match marqué par l’exclusion rapide du portier local. Un gardien alors remplacé par son petit frère.

Au Pays Vert, le sens de la famille, on connaît! «Car on est un vrai club familial», entend-on très régulièrement dans la bouche des dirigeants, des supporters et des joueurs. Difficile de leur donner tort quand on connaît ne fût-ce que l’implication de la famille Dubois dans la gestion du club. Famille en coulisses mais famille aussi sur le terrain! Avec les Dubois – François et Joachim – là aussi mais avec les Mercier également. Samedi soir, pour la grande entrée du Pays Vert en D3, Arnaud et César ont été deux des hommes en vue de la rencontre perdue sur le score de 0-2 face à Aische.

«Tu veux voir mon genou?»

Titulaire dans les buts locaux, Arnaud Mercier a vu rouge dès la 20e pour une sortie hors de son rectangle jugée fautive par l’arbitre. Une interprétation que ne partageait pas le dernier rempart du Pays Vert: «Pour moi, il n’y a pas lieu de me mettre la rouge. Qu’il siffle une faute contre moi, pourquoi pas! Et encore! Regarde un peu l’état de mon genou… Les traces de crampons, je ne les ai pas inventés! Je sors certes de mon rectangle, je lève peut-être la jambe plus haut que l’attaquant mais lui, ne retire pas le pied non plus! Ce qui m’agace, c’est l’attitude de l’arbitre… Il siffle d’abord une faute pour moi! Puis, il va voir son assistant et se ravise en donnant la faute à Aische et en m’excluant. C’est le fait de passer du tout au tout qui m’irrite.»

Bien que frustré par la décision arbitrale, Arnaud a eu la bonne attitude, sortant du terrain sans discuter: «Pour mettre mon petit frère dans les moins mauvaises conditions possibles! Je ne voulais pas ajouter de la nervosité à la situation. Car César n’avait pas besoin de ça!» C’est en effet un autre Mercier qui prenait alors place dans le but: César qui n’aura 18 ans qu’en novembre!

«Ce n’était pas une situation évidente à gérer. Un deuxième gardien a beau savoir qu’il est toujours susceptible de monter au jeu à n’importe quel moment, il y a quand même bien plus de chances que ça n’arrive pas, confie le jeune gardien. C’est marrant car en préparation, c’était déjà arrivé! Arnaud n’était pas sorti à cause d’un carton rouge mais parce qu’il s’était blessé à la cheville. C’était contre les Francs Borains, aux alentours aussi de la 20e minute!»

Avec un stress moins présent il y a de ça quelques semaines… «Oui car ce n’était alors qu’un amical! Ici, on y était, c’était le début du championnat en nationale! J’ai essayé de faire au mieux, faire abstraction du contexte. J’ai tout fait pour me dire que c’était un match comme un autre. J’espère que je n’ai pas déçu.»

Rien à faire sur les deux buts

Sûrement pas car sur les deux buts d’Aische, des frappes de loin millimétrées signées Detienne – un beau «petit joueur»! – il ne peut rien faire! «Même si le remplacement est soudain, j’ai voulu me mettre de suite dans le bain. Il a fallu s’adapter, trouver ses repères à froid. Rien n’a été facilité par ce premier but qui tombe peu de temps après ma montée. La frappe est magnifique, enroulée comme il faut, et se loge dans mon petit filet, explique César Mercier qui a alors ressenti le besoin d’être soutenu. J’avais en fait espéré un autre début que ce but pris assez vite! Laurent Brock a peut-être senti un peu de fébrilité de ma part et est donc venu derrière mon but pour me guider. Arnaud l’a aussi rejoint à un moment. Leur présence m’a fait du bien. J’ai écouté leurs conseils et ça m’a permis de me reconcentrer. Et d’apprécier le boulot de mes équipiers qui ont été très bons en infériorité numérique en étant très volontaires dans les duels. Et d’ailleurs, la seconde période était pour nous. Dommage ce second but qui nous a cassé les jambes. Un tir de loin avec le cuir qui prend de la vitesse sur le terrain légèrement humide et qui rentre via mon poteau. Là aussi, ça arrive vite, le ballon est super bien placé, c’était imprenable.»

Avant de rentrer au vestiaire, Arnaud est vite passé par le banc pour embrasser et dire un mot à son frère. «Mais je ne sais même plus bien ce qu’il m’a dit, rigole César.

Je crois qu’il m’a soufflé: “ Sors un bon match et ne déconne pas! ” C’est tout! En fait, on n’a pas besoin de beaucoup se parler! Il m’a regardé, m’a embrassé, j’ai compris qu’il ne voulait qu’une chose: que je sorte une bonne prestation! Pour que je prouve que je ne suis pas seulement le deuxième gardien du Pays Vert parce que je m’appelle Mercier comme lui!»

Arnaud confirmait: «Quand je suis sorti, je lui ai souhaité bonne chance et dit que j’étais désolé de ne pas le mettre dans de bonnes conditions! D’un côté, je me dis que ce n’était pas bien de ma part de lui imposer ça; d’un autre, il aura vu de suite ce qu’est la D3. À son âge, c’est top, non? En plus, il aura encore droit à un match quand je serai suspendu…» Veinard en fait, le petit – en âge, pas en taille! – César… Et alors, on dit merci qui? Merci frangin!

Commentaires