CS Pays Vert Ostiches Ath : site officiel du club de foot de Ostiches - footeo

27 avril 2018 à 10:21

L'Avenir-" Guillaume, le balafré athois et Maxime, le professeur isiérois "

Pour Guillaume, le football commence à Acren avant plusieurs années en catégories d’âge à Renaix. «Mais je suis alors revenu à Acren où j’ai incorporé le noyau de l’équipe première à 16 ans en compagnie de Julien Delbecq.

On était les deux petits jeunes intégrés par Denis Dehaene au groupe de P1. J’ai connu le titre des Camomilles il y a sept ans et la montée en promotion. Mais j’étais encore aux études, j’avais alors du mal à être présent aux trois entraînements de la semaine et j’ai reçu peu de temps de jeu. J’ai opté pour un départ à Lessines-Ollignes en P2. J’y ai passé de très belles années aux côtés de Charly Morren qui joue désormais à l’Union Saint-Gilloise et Mathieu Herbecq qui est à Rebecq. On a été champion, on est monté en P1. Puis est venu l’intérêt d’Ostiches, club dont j’ai toujours apprécié la mentalité, qui montait le projet du Pays Vert. Adrien Vallera et Jonathan Eckhaut ont aussi sollicité; on s’est dit allez, on y va à trois! Après trois ans, je ne le regrette pas: quelle bande de potes!»

Qui s’est mis en évidence lors du dernier week-end? Le portrait de la semaine nous emmène du côté du Pays Vert, en P1, où évolue Guillaume Delfairière.

L’aventure n’est pas vraiment banale! Imaginez: vous disputez un match qui, s’il se finit par une victoire, permet à votre club d’être sacré champion et évoluer en nationale la saison prochaine; match qui doit donc se terminer en immense fête; match que vous débutez mais que vous ne terminez pas, la faute à un tête contre tête qui vous explose l’arcade; direction l’hôpital pour une fin de match et un début de fiesta loupés! C’est ce qui est arrivé dimanche à Guillaume Delfairière, joueur du Pays Vert, sorti en sang de la pelouse du Stade des Géants. On a voulu prendre de ses nouvelles. Appel manqué! Il rappelle: «Désolé, je n’ai pas su répondre, je travaillais.» Pas besoin de congés? «Je n’ai pris que lundi. Je n’ai pas exagéré cette fois-ci! À mon époque lessinoise, quand j’étais un peu plus jeune, on avait fait plus fort. Trois ou quatre jours de congé n’auraient pas été du luxe! Mais ici, ça a été…»

Guillaume, vous l’avez donc fait raisonnable dimanche, à l’image de certains de vos équipiers qui étaient dans leur lit vers 3 h du matin?

Oh que non, eux, ce sont des petits joueurs (rires)! Avec d’autres, on l’a fait un peu plus tard. Un titre de P1, cela n’arrive quand même pas tous les jours! Après avoir fêté ça à la buvette, on voulait poursuivre la nuit ailleurs. On est allé dans le bistrot tenu par la maman de César Mercier à Flobecq avec, bien sûr, les Mercier, Varella, Piéraert… On était une belle bande. Puis les joueurs d’Isières, sacrés en P3, sont arrivés. On se connaît tous, ce qui a rendu la fête encore plus belle. J’étais chez moi vers… 6 h 30.

Ah oui, c’est ça raisonnable?

Mais ceux qui me connaissent savent très bien que je ne suis pas celui qui part le premier…

Par contre, vous êtes arrivé le dernier à la fête, la faute à cette blessure…

On se doutait que Pâturages n’allait pas se laisser faire car il devait s’imposer pour éviter les barrages. On a eu la chance de marquer assez vite sur une belle phase de jeu initiée par Quentin Piéraert. Mais ce but a poussé l’adversaire à jouer dur. Pâturages en voulait énormément, peut-être un peu trop, et ça s’est vu dans les duels.

Dont l’un vous a été fatal…

Deux minutes avant de recevoir le coup de tête qui m’a ouvert l’arcade, j’avais dit à l’arbitre de calmer un peu le jeu, car il y avait un peu trop d’intensité. Il en a eu la preuve juste après. C’était impressionnant; ça saignait beaucoup! Mais je ne ressentais pas la douleur; j’étais surtout déçu de devoir sortir; je pensais mettre des strips et remonter sur la pelouse, mais le kiné m’a vite dit que ce n’était pas réparable de cette façon-là.

Direction l’hôpital d’Ath du coup…

Et là, j’arrive dans une salle d’attente où il y a 25 personnes! Avec mon maillot couvert de sang, les gens étaient impressionnés et une dame m’a proposé de passer devant elle, mais j’ai vite compris que j’en aurais pour des heures à attendre. Ma femme m’a alors proposé de partir à Baudour pour me faire recoudre. Et j’ai été pris en charge quasi tout de suite. Après les sept premiers points, j’ai demandé au personnel de l’hosto si je pouvais y aller. On m’a répondu: «Mais vous êtes fou! Il en faudra le double.» Au final, je m’en sors avec douze points de suture. Et j’étais revenu au stade peu avant 19 h. C’était le carnage dans le vestiaire et mon bandage a vite eu le goût de bière.

On se pose une question: qu’est-ce qui est le mieux? Un titre de champion en P1 ou la Ducasse d’Ath?

Même si je fais la Ducasse, c’est le titre! Tout le monde ne dira peut-être pas la même chose que moi dans le vestiaire car on a de vrais Athois. Moi, je suis Wodecquois, ce n’est pas pareil!

On a une photo sympa de vous en train de quitter le terrain dimanche, accompagné par Arnaud Mercier…

Elle reflète l’ambiance qui règne au Pays Vert qui est la continuité de ce qui se faisait à Ostiches: un club familial! Le fait que ce soit mon cousin Arnaud qui me soutient est aussi le reflet de la saison: notre gardien a été le grand artisan de notre succès. L’an passé, il avait déjà prouvé qu’il avait franchi un cap; cette saison-ci, il a juste été monstrueux; il nous a fait gagner une paire de points.

«Une vidéo pour booster chacun»

Autre question que l’on se pose: le Pays Vert mérite-t-il son titre? Dans le sens où pas mal d’observateurs ont souvent dit que la plus belle équipe au niveau foot était le Pays… Blanc!

«On l’a souvent entendu, répond Guillaume. Mais techniquement, on est bon aussi! Le Pays Blanc est beau à voir jouer sur son synthétique avec ses joueurs à l’aise ballon au pied, je l’accorde! Mais de notre côté, on n’est pas que l’équipe physique qui va au tampon! On sait proposer du jeu. Dans le fond, on a les deux caractéristiques: on met le pied derrière et on s’en sert pour être efficace devant.» Qualités indispensables afin de survivre en D3 amateurs! «Et je pense qu’on sera bien dans cette série. Après cette belle montée, il faudra s’y maintenir. On a tout pour y faire quelque chose de bien. Un premier renfort a été annoncé avec la venue de Quentin Hospied qui a l’expérience de la nationale. Ce sont des gars comme lui qu’on a besoin pour vivre une belle campagne. On avait une mission cette année: quitter la provinciale! L’an prochain, on en aura une autre: rester en nationale. Ce sera une autre pression mais on aime faire le job.» Dans un club où on sait jouer sur les sentiments, comme dimanche dernier: «On avait terriblement envie de finir le travail à domicile. Nos dirigeants aussi comme le staff technique qui nous a réservé une sacrée surprise. Avant le match, on a chacun eu droit à une vidéo d’un de nos proches. Pour moi, c’est ma petite femme qui s’y est collée avec mon maillot sur le dos et un ballon au pied. Elle m’a dit de tout mettre en œuvre pour l’emporter. Je pense avoir répondu à l’attente avec ma blessure. Les entraîneurs ont voulu jouer sur le côté émotif. Cela a porté ses fruits car on est bien rentré dans le match; on avait les crocs. Dangereux comme méthode? Cela aurait pu mais l’émotion a vite fait place à la concentration, confie le joueur de 29 ans qui a été mis à toutes les sauces cette saison. À la base, je suis un back droit, place d’où je peux déborder et centrer mais j’ai pas mal dépanné: j’ai joué en dix, comme demi-défensif, en charnière centrale… Pour un coach, avoir un joueur si polyvalent est un atout; pour le joueur, c’est un peu plus ingrat! Mais je m’adapte, ce n’est pas un souci pour moi.»

Commentaires